De la justification de notre paradoxe

Aujourd’hui, point de grand débat, quoique… L’objet de ce sujet sera bel et bien de justifier quelque chose auquel je m’oppose viscéralement, mais auquel pourtant je me suis inscrit, vous l’aurez compris, il s’agit du réseau social, Facebook. Certes, vous me direz que je suis déjà rien que dans le commencement un “has been”, étant donné que maintenant la mode est davantage à Twitter – mais bon, moi et les messages courts… –. Donc à nous de nous justifier devant un comportement qui pour ceux qui me connaissent est quelque peu inattendu.

De la condamnation des réseaux sociaux

De mon point de vue, les réseaux sociaux sont condamnables, non pas pour les risques auxquels s’exposent les quelques imprudents qui veulent trop en montrer cela est de leur responsabilité. Mais bien au-delà des ces considérations, je m’oppose, depuis bien longtemps à vrai dire à la virtualisation du monde. En effet, personnellement, je n’apprécie que le contact physique, charnel, le toucher, le sentir, le voir, l’entendre, le goûter, quel plaisir de lire un livre sans pouvoir en tourner effectivement les pages, quel plaisir de s’informer sur une recette de cuisine sans pouvoir apprécier les odeurs, quel plaisir de rencontrer quelqu’un sans pouvoir le sentir, le voir, l’entendre, ressentir ses émotions, le toucher. Pour moi, le réseau social tout en permettant, et c’est indéniable, de garder contact avec des gens que l’on ne voit plus, tue la relation interhumaine dans son aspect humain justement, en enlevant ce contact en le remplaçant par le fantasme et l’imagination.

Et là, nombre d’entre vous s’empresserait de me faire remarquer que déjà la lettre papier tuait ce rapport, et si apparemment  nous pourrions nous accorder, il y a néanmoins un point à ne pas négliger, la lettre papier a ceci de toujours moins virtuel que nous l’écrivons à la main, le lecteur pourra donc sentir notre émotion dans les courbes de nos lettres, il pourra sentir le parfum du papier, toujours imprégné de notre parfum. Il y verra également une implication pleine et entière de celui qui rédige, alors qu’à travers un écran où l’on écrit avec une police plus ou moins neutres, usant de symboles pour transcrire le visage que l’on s’imagine que nous ferions, que de conformisme et que peu de spontanéité, de sincérité, d’authenticité dirais-je même!

De la justification du paradoxe

Comment dès lors pour moi, justifier de ce paradoxe, si d’un côté pour moi seules les relations humaines, physiques, charnelles, de visu, les yeux dans les yeux, réuni dans un même cercle où l’un peut accéder à l’Autre et peut partager avec l’autre sans les artifices du média. Le lien entre les deux est bien simple, ça s’appelle la réalité, en effet en ce début de XXIème siècle force est de constater que pour contrôler son image, il faut être sur ces réseaux et c’est donc la menace de voir mon image contrôlée par d’autres que moi qui m’a poussé à prendre les devants et m’inscrire sur ledit réseau.

Par ailleurs, j’ai bien été forcé de constater que pour exister, la première chose que l’on m’ait demandé est “Tom tu es sur Facebook?”, c’est dire  l’importance de la chose, mais si le fait de ne pas exister socialement parlant me dépasse et me préoccupe fort peu, j’ai été conduit à m’y inscrire.

Et enfin, en guise de conclusion, même si cette inscription ne correspond pas à ma pensée, il me paraissait également intéressant de pouvoir critiquer tout en connaissant, car critiquer sans connaître, ce n’est que formuler une série de préjugés.

DESSINS:

> Martin Vidberg (l’Actualité en patates)