Une situation périlleuse (VI): Europe et idée d’Europe

Alors que la crise s’étend à l’Europe, que le Premier ministre vient d’engager un plan permettant de remplir l’objectif de 4,6% de déficit en 2012, il convenait pour nous de consacrer une série d’articles à la situation périlleuse que nous vivons. En effet, dans la frénésie d’informations que nous avons vécu cet été, entre la crise de l’euro, la dégradation de la note étatsunienne, les violences au Royaume-Uni, les révolutions arabes et la guerre de Lybie, il nous paraissait indispensable de faire un point sur une situation que nous qualifierions de périlleuse.

Notre série est composée de neuf articles, neuf comme le dernier chiffre, la fin idéale de toute série. Un article est publié chaque jour à 11h30 sur le blog. Voici notre sixième:

Europe et idée d’Europe

La crise de l’euro que nous traversons montre la vacuité du projet européen actuellement. Pas de direction, pas d’entrain, pas de volonté de dépassement de soi, l’Europe rêvée des Nations, serait-elle devenue celle des nationalités?

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Europe, Union européenne et Zone Euro

Il convient dans ce premier temps de dresser un bilan de ce que sont l’Europe, l’UE et la zone euro aujourd’hui.

L’Europe tout d’abord, qu’est-elle, nous l’ignorons toujours, aucune définition claire n’existe, de l’Europe au sens le plus restreint définie à l’ouest par l’Atlantique, à l’est par l’Oural (en excluant la Russie), au nord par les mers de Norvège et de Barents, et au sud par la Méditerranée; à l’Europe recouvrant possiblement le monde, car nombreux sont les pays qui furent colonisés par l’Europe et y ont donc une quelconque place; en passant par une définition plus médiane incluant Turquie, Russie, Islande, Israël et jusqu’au Caucase. Bref, l’Europe est un continent bien difficile à délimiter tant ses frontières sont peu claires sinon l’océan.

L’Union européenne s’est, quant à elle, élargie à 27 pays. Nonobstant la réforme institutionnelle de 2007, le traité de Lisbonne, l’UE ne semble pas incarner un quelconque État à naître, ni même une zone de coopération efficace. Dotée d’un président, aussi charismatique que médiatique, d’un haut représentant aux Affaires étrangères, dont la présence dans les sommets mondiaux a, comme il vous est apparu, été déterminante – pour preuve le voyage quasiment non médiatisé en Palestine –. Bref, l’UE n’incarne pas l’Europe, ni même une association de Nations, mais apparaît toujours davantage comme le promoteur d’une somme d’intérêts plus ou moins convergents. L’UE ne symbolise même pas, l’idéal de paix et de démocratie qui procédait à sa création: des États en pleine guerre économique incapable de s’entendre, un Parlement européen dont tout le monde ignore le rôle, un président élu par des chefs d’États et de gouvernements peu enclin à mettre la lumière sur d’autres qu’eux.

Enfin, la Zone euro, rêve légitime dans le cadre d’un projet de création d’un éventuel État dont la puissance s’exprime également par l’émission d’une monnaie, quel cuisant échec. Une monnaie sans identité, alors que le Franc, le Mark, la Drachme, sont encore des noms qui raisonnent comme des périodes de croissance, voilà que l’euro, une monnaie sans peuple pour le vivre, est rejeté. Si tout le monde souhaite le sauver pour éviter la pagaille, personne ne s’y reconnaît. De plus, le règlement de toute crise par de longs mécanismes d’accord qui tue la rapidité de réaction dont se doit de faire preuve  tout bon gouvernant. Bref, l’euro est une monnaie sans Nation, elle ne proclame pas aux étrangers qui l’use la puissance d’un État, ni même le respect d’une réputation acquise au fil des ans.

Bref, l’Europe, l’UE, la zone euro actuelle semblent bien éloignés des rêves fondateurs, si c’était certes une Europe des Nations, ce ne devait être une Europe des nationalités.

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Europe des Nations et Europe des nationalités

L’Europe voulue, à sa création, était celle des Nations. C’est-à-dire, un ensemble géopolitique, où chaque Nations réunies pourrait néanmoins gardée son identité particulière et pouvoir s’affirmer dans le processus de décision, ce qui transparaît notamment, dans l’usage de l’unanimité. Mais depuis 1950, l’Europe institutionnelle s’est considérablement agrandie, nécessitant des aménagements qui sont venus après l’élargissement important de 2004. De ce fait, impréparée, l’Europe entra dans une crise de gouvernance que le traité de Lisbonne, reprise du Traité constitutionnel de 2005 rejeté par Français et Néerlandais, devait résoudre. Après moult difficultés, voilà le traité imposé aux Irlandais et accepté par tous, en évitant autant que faire se pouvait l’appel au référendum, néanmoins.

Cependant, malgré toutes ses précautions, il semble qu’aujourd’hui l’Europe soit celle des nationalités, entendons par là, qu’elle n’est pas le lieu de rencontre de Nations, mais d’affrontements de nationalités voulant prédominer sur les autres, en témoigne, encore et toujours, l’inénarrable moteur franco-allemand qui fait rêver en France, mais dont l’Allemagne s’affranchit peu à peu. Fini, le moteur prédominant, l’Europe aurait pu devenir le lieu d’échanges entre Nations conscientes de leur avenir commun, que nenni, voilà les nationalités – pour ne pas dire nationalisme parfois – ressurgir, et revoilà les Français taxés d’arrogance, les Allemands de rigidité, les Grecs d’inconséquence, les Britanniques de faux-Européens, et passons.

L’Europe des Nations est un rêve, un rêve en bute avec des élites politiques trop soucieuses de garder la main et incapables de dépasser ses petits enjeux personnels et mesquins afin de construire l’Europe tant attendue. Ce ne sont les peuples qui refusent l’Europe, mais l’Europe des élites qui se refuse aux peuples devenus persona non grata.

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République impériale européenne

Le titre de cette dernière partie, pourrait être une provocation, mais au fond, ce n’en est pas une, mais le fruit d’une réflexion, au demeurant encore trop peu poussée.

En effet, l’Empire, est qu’on le veuille ou non, une constante de l’histoire européenne, l’Europe, née de l’Empire athénien, puis macédonien d’Alexandre, puis Romain, suivirent l’empire carolingien, le Saint-Empire Romain Germanique, l’Empire de Russie, les premiers empires coloniaux, les empires napoléoniens, l’Empire Austro-Hongrois, les nouveaux empires coloniaux, les IIe et IIIe Reich, et demeure le Commonwealth. Bref, l’idée d’Empire est une idée importante dans les réflexions européennes.

Dès lors pourquoi ne pas créer, un véritable État, la République impériale européenne. Pour de nombreux savants, le rapprochement des termes de République et d’Empire, pourrait paraître redondants, tant la res publica, le bien public est défendu par tous les régimes et déjà aux temps médiévaux, n’hésitait-on pas à qualifier le royaume de république. Mais, cette association est nécessaire, tellement les idéologues bornés d’un XXIe siècle héritier des Lumières qui, malgré leur noms, ont obscurcies la pensée politique en faisant de la démocratie un idéal lié à la République, et toute association nouvelle paraîtrait hors de propos. Mais pour notre pensée des régimes politiques (se référer au troisième article de cette série), l’Empire peut être démocratique sans aucun problème.

L’avantage, c’est qu’une seule personne l’incarnerait, et nul doute qu’elle s’affranchirait de trop considérer les chefs d’États. De plus, elle serait le symbole de l’union des nations européennes, et pourrait conduire une politique avec des objectifs clairs.

Néanmoins, demeure une question, comment fonctionnerait cet empire? Cela il appartiendra aux politiques responsables de le penser, de notre côté nous avons des idées, qu’un jour peut-être nous publieront, ici ou ailleurs, çà ou là.

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En conclusion il semble bien, que 61 ans après sa formulation, le rêve européen n’est d’onirique que le nom, et que depuis les années 1990, se soit opéré une inconséquence des meneurs politiques toujours enclin à s’affronter nationalement, mais terrifiés à l’idée de perdre leur place pour créer un nouvel État.

Une situation périlleuse (II): la fin d’un règne

Alors que la crise s’étend à l’Europe, que le Premier ministre vient d’engager un plan permettant de remplir l’objectif de 4,6% de déficit en 2012, il convenait pour nous de consacrer une série d’articles à la situation périlleuse que nous vivons. En effet, dans la frénésie d’informations que nous avons vécu cet été, entre la crise de l’euro, la dégradation de la note étatsunienne, les violences au Royaume-Uni, les révolutions arabes et la guerre de Lybie, il nous paraissait indispensable de faire un point sur une situation que nous qualifierions de périlleuse.

Notre série est composée de neuf articles, neuf comme le dernier chiffre, la fin idéale de toute série. Un article est publié chaque jour à 11h30 sur le blog. Voici notre second:

La fin d’un règne

La crise que nous traversons semble faire apparaître la fin prochaine d’un règne, celui de l’Occident sur le monde. Longtemps prophétisée, cette chute, serait-elle en marche? Nous reviendrons tout d’abord, sur les éléments de cette domination, puis nous montrerons que ce règne persistera, enfin nous nous questionnerons et démontrerons la vacuité de penser un tel règne.

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Éléments d’un règne.

Le règne occidental est présent à l’esprit de beaucoup au travers de systèmes présentés comme autant de moyen de domination: l’ONU, créée par les Occidentaux, et où ils ont un poids déterminant grâce aux veto accordés à la France, aux États-Unis, au Royaume-Uni mais aussi à la Russie et à la Chine dont l’appartenant à l’Occident peut poser question. Règne également au travers de l’OTAN, qui assurerait la domination militaire du monde, en menaçant à tout moment n’importe quel État.

Le règne se caractérise également par la domination intellectuelle célébrée au travers, notamment, du droits-de-l’hommisme. De même par l’adoption par tous ou presque du capitalisme, menant à une domination économique faisant ainsi des puissances occidentales les premières en PIB, notamment les États-Unis. Puissances qui sont aussi les premières contributrices au FMI et à la BIRD (Banque Mondiale), et qui leur donne le droit de choisir les présidents de ces organismes.

Or la crise semble faire voler en éclats ce schéma de la puissance occidentale dominant le monde, que ce soit la Chine donneuse de leçons en matière de gestion publique, l’incapacité des Occidentaux à relancer fortement leurs économies, la contestation toujours plus intense de leur prédominance au sein de l’ONU et de ses organisations connexes (notamment l’OMC).

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Persistance d’un règne

Malgré tout, l’Occident persiste dans sa domination, comment? Par l’Histoire de l’humanité: en effet, du fait de la colonisation, l’alphabet latin est utilisé dans l’écrasante majorité des pays du monde, ce qui est là une manifestation de cette prédominance. Par ailleurs, du point de vue intellectuel, il en est de même, que ce soit le communisme, le capitalisme, l’écologisme, toutes ses pensées sont d’origine européennes et donc, occidentales et sont celles qui demeurent malgré la crise.

De plus, même si la règne des Occidentaux y est contesté, l’ONU en est une création. De même, d’un point de vue économique, l’Occident demeure le principal marché vers lequel se tourne les autres pays, les modes y sont conçues, les pays émergents n’ont pas encore acquis leurs propres forces d’innovation.

Il semble donc, in fine, que l’Occident puisse proroger son règne, pour un moment, il convient à présent de s’interroger, sur la nature de ce prétendu règne.

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Un règne?

Il convient en effet de se questionner à l’égard de cette antienne selon laquelle, l’Occident exercerait une odieuse domination sur l’ensemble du monde et tant qu’à faire, de l’Univers.

Tout d’abord, il faut que nous notions, la fort vague notion d’Occident. En effet, quels pays en font partie, ceux de l’Europe incontestablement, mais quelles limites à l’Europe, la Russie y appartient-elle? De même, l’ensemble des pays du monde ayant adopté des idéologies issues de l’Europe, ne peut-on pas penser que l’Occident se confond avec le monde, et qu’il n’y a en fait que des poches de résistance, de revendication d’une identité particulières?

Pour conclure, le monde des Idées n’est-il pas le premier espace de mondialisation tant les idées circulent et ouvrent de nouveaux horizons à chaque pays, et que chacun d’eux apprivoisent ses nouveautés à sa propre culture. En fin de compte, ce prétendu règne n’est-il pas plutôt pour stigmatiser, pour faire un ennemi de celui qui n’en est pas? Sommes-nous arrivés à ce point de la mondialisation au point qu’il faille nous inventer de nouveaux ennemis? En définitive, la guerre au terrorisme peut apparaître comme la création de ce nouvel ennemi à défaut de pouvoir se faire la guerre entre Nations à l’ancienne… Il en est de même de l’esprit guerrier en sport où parfois cela dégénère remarquablement en conflit qui ressemblent davantage à des guerres.

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En conclusion, il nous semble bien vain de parler de chute de l’Occident tant l’histoire de son interminable déclin engagé depuis au moins l’Empire Romain paraît risible. L’Occident n’existe pas plus que le Monde uni, ce n’est qu’un conglomérat d’idées qui se propagent, elles-mêmes issues de propagations antérieures, ainsi les mathématiques si européennes ont-elles connu leur développement grâce aux chiffres arabes venus d’Inde!

Dettes, crises de l’euro, crise de la souveraineté

Alors qu’il n’aura échapper à personne que la lettre aux Parlementaires adressée par le Président de la République fait référence, implicitement, à l’adhésion demandée à la révision de la constitution, en cas de réunion du Congrès, consistant en l’adoption de ce que l’on nomme la “Règle d’or”, nous souhaitions nous interroger sur les évènements de ces derniers mois concernant la dette, que nous allons lier à l’euro, et à la souveraineté.

De la gestion des dettes souveraines1

Voilà de nombreuses décennies que les Etats, bercés soit dans un optimiste avenir de croissance grandiose, soit contraints par des peuples aveugles et endormis, soit un malheureux cumul des deux, se sont laissés emporter dans les affres du déficit, puis du déficit chronique pour aboutir à une dette colossale.

Ainsi en 2010, le déficit budgétaire de la France a atteint 7% du PIB, et la dette publique a atteint au premier trimestre 2011 84,5% soit 1 646,1 milliards d’euros (ou si vous voulez signez un chèque au fisc en cadeau: 1 646 100 000 000€) face à un budget en 2010 s’élevant à 267,2 milliards d’euros. Ainsi, la dette représente 2011 l’équivalent de plus de six fois le budget total de l’Etat de 2010. En conséquence de quoi, s’il nous voulions rembourser immédiatement notre dette, il faudrait multiplier par six les recettes de l’Etat en admettant que l’on réduise dans le même temps ses dépenses à rien.

Evidemment cela est impossible à réaliser, néanmoins la dette pose problème. En effet, si un Etat vit de manière chronique avec des dépenses supérieures à ses recettes, la situation devient explosive pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’effet boule de neige peut mener à emprunter pour rembourser, ce qui ne fait que grossir la dette, jusqu’à l’instant où elle devient ingérable et où la banqueroute indispensable. La banqueroute est une solution de court-terme mais qui pourrait s’avérer couteuse à long-terme tant la peur d’une nouvelle banqueroute fera grimper les nouveaux taux d’intérêt. Par ailleurs, la population ne comprendrait pas que ce qui n’a jamais posé problème jusques là, aujourd’hui soit la cause de réduction drastiques des dépenses, notamment sociales. Tout cela souligne l’inconséquence de nos gouvernants qui n’ont jamais voulu prendre à bras le corps le problème que posait la dette et qui aujourd’hui vont être contraints de demander d’énormes sacrifices pour leur mauvaise gestion passée. Cela dit, n’oublions pas, que ces mêmes gouvernants furent au pouvoir grâce à nos votes.

Il faut qu’en démocratie comme pour l’Union Européenne (UE), il faut attendre d’être au bord du précipice pour que les décisions se prennent, comme si l’on jugeait toujours le peuple immature et ne pouvant donc comprendre les grands enjeux de la dette, qui pourtant se résume aisément en une phrase: la capacité des générations futures à pouvoir entreprendre leurs décisions sans difficulté.

De la crise de l’euro et du nécessaire appel aux souverains

Cela nous mène naturellement donc à observer la crise de l’euro.  De réunion en réunions, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro prennent des décisions afin de parer au plus urgent. Sauver la Grèce est normale, berceau de l’Europe enlevée à l’Orient, elle est le pays qui par son histoire a donner à l’Europe son identité particulière dans un monde d’actions, celle de penser, construire une pensée, la déconstruire, la détruire, pour renaitre telle le Phénix de ses cendres. L’idée d’Europe, fusse-t-elle Europe des Nations, comporte en elle, la solidarité. Quant à  ceux qui proposent de quitter le navire en pleine tempête, rien ne dit que les canaux de sauvetage soient plus viables que le navire lui-même. Il ne faudrait pas qu’en cas de crise, portées par la méfiance, la peur, et l’énervement des solutions trop extrêmes menaces l’avenir non pas d’un mais de dix-sept pays.

Si la sortie de l’euro est une solution possible, il ne faudrait pas qu’elle obère les autres solutions. Ces autres solutions que les gouvernants prennent à petits pas, comme l’intégration des politiques budgétaires. En fait, disons-le clairement, les peuples d’Europe hésitent, retour en arrière avec une indépendance plus forte des Etats, ou pas en avant vers une fédéralisation et la création d’un Etat européen en tant que tel.

Les politiques s’avancent prudemment, heureusement, mais il va falloir se frotter sérieusement au problème et faire des propositions aux peuples d’Europe afin de construire véritablement un Etat. Il faut dire qu’une telle optique si elle est plaisante, pour certains, intellectuellement ne se fera que par des sacrifices de chacun des Etats, et enlèvera aux gouvernants le bouc-émissaire facile et conciliant que sont l’UE et l’euro; de plus cela donnera de la crédibilité à l’Europe, qui au lieu de jouir des sièges des Etats et en plus de celui de l’UE, sera réduit à un seul siège, plus honnête.

Il faut donc pour régler définitivement tout problème, faire des propositions, dans un sens comme dans l’autre et laisser les peuples souverains choisir de l’avenir qu’ils veulent construire. Quelle Europe ou un retour dans quelles circonstances à la situation antérieure?

De la crise de la dette et du péril pour la souveraineté?

Tout au long de cet article, nous avons aperçu la question de la souveraineté. Aujourd’hui, les agences de notations que sont Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch Ratings, sont montrés du doigt car par leurs notations, elles affectent les taux d’intérêts pratiqués envers les dettes souveraines, cela est cependant à rebours des déclarations de 2008, où les chefs d’Etat leur reprochaient de ne pas avoir aperçu le risque des subprimes, voilà qu’ils leur reprochent de nuire à la souveraineté des Etats en menaçant les capacités d’emprunt.

À notre sens, cela est une erreur de jugement, en effet, contracter des emprunts, c’est déjà menacer sa souveraineté, notamment comme dans la cas de la France où la majorité des bons du Trésor sont détenus par des investisseurs étrangers. Emettre des bons du Trésor, c’est montrer que l’on ne se finance pas suffisamment par soi-même, et donc les dépenses sont assujetties au bon-vouloir des investisseurs. S’endetter c’est perdre de sa souveraineté en étant contraint par la dette. detecter-faux-billet-euroLe jour où les investisseurs se détournent, la crise éclate et l’Etat fait défaut, donc les investisseurs ne lui font plus confiance.

La solution? Déjà faire en sorte que la dette soit au maximum détenue par des capitaux nationaux, ainsi la dette souveraine du Japon atteint presque les 200% du PIB, mais 94% de cette dette est détenue par des ménages japonais, et les 6% restants principalement par des grandes entreprises nationales, ce que l’on pourrait appeler donc de la bonne dette (cf. Bonne dette, mauvaise dette : l’exemple japonais), même si la véritable bonne dette est celle qui sera remboursée car aura permis de moderniser le pays et la croissance future couvrira la dette ancienne. Seul l’avenir peut juger de la qualité d’une dette et de son caractère judicieux.

Il est clair que le but d’un droit gouvernement est de gérer le présent par des dépenses le rendant supportable (dépenses de santé par exemple), mais surtout de préparer l’avenir (éducation, recherche, investissement…), la dette peut aider à cela, mais ne doit pas devenir une habitude car sinon elle compromet l’avenir justement, d’autant plus si les choix d’investissements d’avenir s’avéraient être de mauvais choix.


1: l’ensemble des données proviennent du site de l’Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE)